Vos Questions - Nos Réponses
La formation à l´écoute mutuelle est-elle identique à une formation d´écoute active (Rogérienne) ?
Oui et Non
D’une part l’écoute active est effectivement apprise et pratiquéee. Mais d’autre part, il y a diverses autres approches complémentaires qui sont proposées dans le genre (Gestalt, Bio énergie, etc.).
Au total, la vie du groupe avec les exercices proposés, est aussi « porteuse » que les EEP (Entretiens d’Entraide Psychologique).
Ainsi la formation suivie apprend-elle, non seulement l’écoute, mais aussi l’expression adéquate de soi-même.
Cette formation est-elle professionnalisante ?
Non, pas directement. Le but est :
1- d’apprendre un certain type d’entraide,
2- de pratiquer celle-ci.
Après un certain temps de pratique les membres du GEP ont une qualité de présence (écoute vraie, positionnement clair) dont ils bénéficient professionnellement, surtout si leur profession a un rapport avec la relation d’aide (infirmières, assistantes sociales, etc) ou la relation d’enseignement (professeurs, institutrices, etc).
Souvent après quelque temps de pratique GEP, les membres participants ont le désir de se consacrer à d’autres associations où les aptitudes qu’ils ont acquises sont les bienvenues (par exemple : accompagnement de personnes en fin de vie, aide à des gens en difficulté).
A noter que le GEP demande à chaque participant de prendre en charge lui-même ses frais de formation plutôt que d’envisager de les faire payer par la Formation Continue.
Est-ce que les GEP sont ouverts à tout le monde ?
Oui en principe
sauf conditions d’âge (voir question : « Y a-t-il des limites d’âge pour être membre du GEP ? »).
Il n’y a pas de sélection effectuée à l’entrée dans les GEP. Tout le monde peut s’inscrire.
Il faut cependant reconnaître que les procédures d’inscription, telles qu’elles ont été définies, requièrent une énergie et une prise de risque qui amènent une auto-sélection. De ce fait, les gens ayant une pathologie lourde ne s’inscrivent pas.
Le recul dont nous disposons (en 2002 : plusieurs années et plus de 1 300 personnes formées) montre qu’il existe un certain profil des membres du GEP.
S´agit-il de créer un groupe d´amis dans sa ville ?
Oui et Non
En fait les membres du GEP, ayant vécu la formation ensemble, et se recevant mutuellement pour s’entraider, ont des liens forts entre eux. Mais ceux-ci ne sortent pas forcément du cadre des réunions de groupe mensuelles.
Concrètement on constate, dans les diverses villes où il y a des GEP, que certains participants deviennent amis, et que d’autres, tout en ayant de très bons contacts mutuels, restent dans leurs cercles de connaissances habituelles.
Quels résultats peut-on attendre ?
Le GEP est un processus maturatif qui permet à ses membres de :
- mieux gérer leurs émotions ;
- avoir de meilleures relations avec les autres ;
- être plus sensible aux messages internes issus de leur intuition ;
- savoir diriger leur vie ;
- savoir aider les autres avec tolérance et respect.
Est-ce qu´on peut, ainsi, parler de sa vie à n´importe qui ?
Il ne s’agit pas de parler de sa vie à n’importe qui. En effet, d’une part les EEP (Entretiens d’Entraide Psychologique) ne commencent qu’en fin de première année, après 7 mois de formation et de connaissance mutuelle, d’autre part on choisit la personne avec qui on veut faire ces EEP.
Par ailleurs, durant ces premiers mois de formation, il est proposé aux participants de ne parler ni de leur vie familiale, ni de leur profession (afin d’éviter les enjeux sociaux habituels à base de jeux de pouvoir, de réactions de prestance, etc.), mais uniquement de ce qu’ils ont ressenti ici et maintenant au cours de l’exercice proposé.
Ceci permet la création de liens tout à fait nouveaux entre les participants : une expression simple, ouverte, et qui devient de plus en plus authentique, d’être humain à être humain.
Après ces expériences, cette formation, cette accoutumance au respect et à l’écoute mutuelle, l’autre n’est plus du tout « n’importe qui ».
Ne s´agit-il pas d´une secte ?
Aucun argent n’est demandé en plus de la cotisation, il n’y a aucun dogme ; chacun est respecté dans ses valeurs et convictions. Il s’agit, au contraire, pour chacun de trouver sa propre sécurité intérieure. Les fondateurs sont des psychanalystes expérimentés et reconnus par leurs pairs.
Les statuts de l’Association, ainsi que son règlement intérieur, précisent que celle-ci est apolitique, areligieuse, aconfessionnelle.
Le but du GEP est de donner à chacun des moyens personnels pour mieux gérer sa vie.
Combien de temps reste-t-on au GEP ? Quand peut-on y rentrer, quand peut-on en sortir ?
On peut s’inscrire entre Juin et Août (début Septembre, à la rigueur) ; puis les inscriptions sont closes jusqu’à l’année scolaire suivante. Le groupe de Formation préparatoire, durant la première année, est constitué de 12 à 14 participants.
On n’y accepte pas de nouveaux entrants. Par contre chaque membre du GEP peut quitter l’association à tout moment, sans avoir rien à payer. Dès qu’on arrête, on arrête de payer. Rien de plus simple.
En moyenne les gens restent 2 à 3 années ; mais bien sûr certains quittent plus vite et d’autres restent beaucoup plus longtemps.
Est-ce que ça prend beaucoup de temps dans l´année ?
La première année est la plus prenante : 5 Soirées techniques (1 h 30 ; un soir de semaine, généralement) et 5 Journées (7 à 8 h ; le samedi ou le dimanche).
Toutes les dates sont données en Septembre ; chacun peut donc organiser son agenda. On notera que, en début d’année, le groupe peut changer une date à la demande de quelqu’un.
A partir de la deuxième année, la contrainte de temps est moindre : une Soirée de Régulation/ Vie du groupe (2 h) par mois. A ceci il faut ajouter le temps des EEP, qui se font individuellement (on écoute quelqu’un durant ¾ h, après l’avoir accueilli ¼ h ; on est écouté soi-même, un autre jour, par cette même personne, durant le même temps).
Je fais déjà d´autres démarches de développement personnel, est-ce compatible avec le GEP ?
Oui, tout à fait
Beaucoup de membres du GEP participent à de nombreuses autres activités (sophrologie, Reiki, etc.), mais le GEP leur apporte un complément :
- une pratique de l’écoute aidante, assez particulière (basée sur la réceptivité) ;
- une réciprocité de l’aide, dont les modalités sont spécifiques et ne se trouvent dans aucune autre structure.
Donc le GEP est un complément, original et riche, à toutes autres approches. Il n’est toutefois pas forcément opportun de combiner thérapie de groupe et GEP car il y aurait un risque de recoupement.
Est-ce que ça peut remplacer ma psychothérapie ?
Non
La démarche GEP n’est pas elle-même une psychothérapie, même si elle amène un réel épanouissement. C’est plutôt une formation à la communication et une voie d’approfondissement humain (développer sa capacité à tolérer et respecter l’autre et soi-même) qui ne vient pas en rivalité avec les divers psys ou thérapeutes existants dans la ville.
Fréquemment ces derniers, ayant vu le bénéfice que leurs patients en retirent, envoient eux-mêmes des gens au GEP en sachant que ceux-ci vont poursuivre avec eux leur psychothérapie et même devenir plus stimulés dans leur recherche intérieure.
Peut-on venir en couple ?
Oui
Simplement, il est demandé aux deux membres du couple de faire les exercices individuellement, sans se mettre en sous-groupe de travail avec le conjoint.
On leur propose aussi de ne pas faire d’EEP (Entretiens d’Entraide Psychologique) entre eux durant au moins la première année. Le but est que chacun ait d’abord acquis ses propres bases.
Dans un temps ultérieur, les conjoints peuvent faire des EEP entre eux et en retirent une forte évolution et une grande acceptation mutuelle.
Ceci est valable aussi pour des amis qui viendraient dans le même GEP, ou pour des gens qui se connaîtraient par ailleurs.
En première année, quelles sont les différences entre les Séances Techniques et les Journées ?
Les Séances Techniques accentuent sur le « savoir faire » ; ce sont comme des cours. On y apprend des techniques d’écoute.
Les Journées permettent de travailler plus sur le « savoir être », et de mieux comprendre comment nous nous situons dans les interactions avec les gens. On y apprend une qualité de présence à l’autre et à soi-même, ainsi qu’une attention aux signaux non verbaux et émotionnels.
Les Séances Techniques ne durent que 1h30 et sont situés généralement un soir dans la semaine.
Les J durent 7 à 8h et sont généralement situées le samedi (ou le dimanche).
Une fois membre du GEP, ayant commencé la pratique des EEP (Entretiens d´Entraide Psychologique) puis-je refuser quand quelqu´un me demande un EEP ?
Oui, bien sûr,
car :
- les participants ont acquis entre eux une façon très naturelle de se parler, qui inclut de pouvoir aisément refuser ;
- il est néanmoins à noter que les entretiens font partie intégrante de la formation. S’engager au GEP suppose ainsi au minimum, un échange mensuel d’EEP avec un participant de son choix : on reçoit quelqu’un pour l’écouter et l’aider, on doit ensuite être reçu à son tour par cette personne qui nous écoutera à ce moment-là.
Est-ce plutôt réservé à des gens qui veulent aider ou à des gens qui veulent être aidés ?
Ni l’un ni l’autre, ou les deux à la fois
En effet ceux qui viennent pour mieux aider vont se perfectionner mais découvrir aussi le plaisir de ne plus être Sauveteur et de pouvoir être eux aussi écoutés. Et ceux qui viennent pour être aidés vont découvrir que, même dans leurs difficultés, ils peuvent être de réels aidants pour les autres.
Du fait même de la réciprocité des EEP, qui suppose que, quand on a été écoutant de quelqu’un, on est ensuite écouté en retour par ce même interlocuteur, personne ne peut camper en position haute ou basse, en Sauveteur ou en Victime.
Chacun découvre ainsi les deux facettes : aidant/aidé, écoutant/écouté.
Si je n´ai pas de problème, est-ce que j´ai ma place au GEP ?
Tout à fait
Le GEP n’est pas réservé aux gens en difficulté. Les EEP (Entretiens d’Entraide Psychologique) peuvent être l’occasion de parler de soi afin d’approfondir sa propre centration, de faire le point, d’être plus à l’écoute de ce qui se dit en soi-même, de développer son intuition.
Et ils sont aussi l’occasion d’apprendre un type de présence qui suscite, chez autrui, une capacité à se recentrer et à découvrir de nouvelles solutions.
Comment est-ce possible que des gens qui ne sont pas des psys puissent s´entraider psychologiquement ?
D’une part l’expérience montre, dans de nombreuses autres associations, que des bénévoles, non psys, peuvent dispenser une aide incontestable à condition d’être formés et supervisés.
Les membres du GEP, formés et supervisés, sont comme ces bénévoles sauf qu’ils ne dispensent leur aide et leur écoute qu’aux membres du GEP.
D’autre part il faut comprendre que « l’aide psychologique » mutuelle consiste, paradoxalement, à apprendre à se retenir de toute une panoplie d’interventions actives (voir la question sur « les grands principes qui sous-tendent cette formation »).
L’aidant est assez passif extérieurement, il accompagne ce que dit l’autre afin que celui-ci se dégage peu à peu de l’emprise de ses problèmes/émotions et puisse alors lui-même trouver ses propres solutions.
En chimie, un catalyseur ne fait rien par lui-même mais sa présence est indispensable pour que la réaction ait lieu. Au GEP on apprend à être ce catalyseur qui va permettre à l’autre de se retrouver lui-même.
Et lorsqu’on sera soi-même écouté, on découvrira les richesses qui existent en nous-mêmes alors que l’écoutant ne nous dispense ni conseils, ni questions, ni jugements, ni interprétations, ni solutions, mais juste son accompagnement bienveillant et chaleureux, dépouillé de tout désir de nous influencer. Expérience rare et précieuse qui redonne à chacun son propre respect.
Est-ce qu'avec ça je peux aider mon voisin ?
Le but du GEP est d’abord que les membres puissent apprendre une forme d’aide entre eux. En effet, comme chacun connaît et pratique les mêmes règles du jeu, il n’y a aucune dérive possible. Si l’un des participants veut jouer au thérapeute, l’autre sait tout de suite que ça n’est pas dans les règles. Et il l’indiquera lors du moment de rétroaction.
De ce fait la pratique est beaucoup plus rapidement efficace, car tout jeu de Sauveteur, de Victime ou de Persécuteur est immédiatement découragé.
Il reste alors une façon d’être, qu’on peut définir comme « un cœur à cœur dépouillé d’enjeux relationnels ». Personne ne se prend pour thérapeute ou donneur de conseils.
Plus tard ce type de positionnement, cette manière d’être (simple, vraie, respectueuse, tolérante) amène tout naturellement les personnes de l’entourage à en ressentir les bienfaits et à en avoir des retombées. Mais ceci n’est pas le but recherché directement.
Quels sont les grands principes qui sous-tendent cette formation ?
Il y a trois axes principaux, entrelacés tout au cours des Séances techniques et des Journées :
1- Le paradoxe de la passivité :
Très souvent nous voyons bien, pour l’autre, les solutions qu’il pourrait adopter (pour la raison que nous ne sommes pas pris nous-mêmes dans les ruminations qui sont les siennes). Or, suggérer ces solutions à l’autre est généralement inefficace : soit qu’il les refuse, soit qu’il les accepte mais les applique d’une façon telle qu’elles ne marchent pas. Ainsi une position active de notre part pour aider l’autre n’est pas vraiment adéquate.
Comment faire alors ? La réponse GEP est d’adopter une autre attitude, une sorte de position passive-réceptive, une présence chaleureuse et bienveillante qui accompagne l’autre dans ce qu’il est en train de vivre (son désespoir, son inquiétude, sa colère, sa frustration) SANS chercher à l’en faire sortir. Cette présence accompagnante, respectueuse de ce que vit l’autre, dépouillée du désir de le faire changer, est manifestée verbalement part une reformulation de ce que l’autre est en train de vivre.
Il se passe alors le mouvement suivant :
- l’autre se sent entendu et respecté ;
- il voit son problème plus à distance, à travers l’écoute en miroir faite par son interlocuteur - du coup, il aperçoit par lui-même des solutions à son problème (celles qu’on aurait eu tellement envie de lui dire) ;
- ou bien, même sans solution, il se sent moins « possédé » par son problème et redécouvre alors souvent qu’il existe aussi des énergies positives en lui-même - ces énergies positives ou ces solutions ayant été trouvées par la personne elle-même peuvent alors beaucoup plus aisément être mises en œuvre. Ainsi l’écoutant GEP apprend-il que pour « aider » il vaut mieux renoncer à l’activisme et donner simplement une qualité de présence. être le catalyseur des énergies internes de l’autre. On pourrait résumer d’une boutade : au GEP on apprend à « ne rien faire, mais bien le faire ».
2- Le Soi Boussole
Nous disposons d’une boussole interne qui sait ce qui est souhaitable pour nous et dans quelle étape de notre vie nous sommes. Lorsque nous sommes bien en accord avec ce « centre » de nous-mêmes, nous disposons d’une grande énergie (pour réaliser un projet, pour mener à bien une relation, etc.).
Inversement lorsque nous sommes coupés de ce centre, nous sommes mal dans notre peau, angoissés, porteurs de troubles somatiques, incertains sur les choix à faire, etc. Tout indique donc l’intérêt de pouvoir écouter et consulter cette boussole interne. Or celle-ci parle d’une façon différente de la voix mentale. Ses messages se transmettent par des sensations corporelles, des impressions, des intuitions, des images. Si nous nous coupons de notre corps, de nos émotions, de nos images (par exemple parce que nous avons « enfoui » certains éléments douloureux et que nous ne voulons plus tourner notre regard vers l’intérieur), alors nous sommes mal dans notre peau.
3- Les Journées GEP ont pour but (entre autres) :
- de re-contacter nos messages internes par des exercices donnant l’attention au corps, aux émotions, aux images ;
- d’apprendre à faire avec nos vécus douloureux afin que ceux-ci ne soient plus refusés, et que la coupure d’avec notre centre, qui découle de ce refus, disparaisse.Ce point précis est traité de la manière suivante ;
- Le traitement du négatif. Nous appelons ici « négatif » tout ce qui est considéré par la personne elle-même comme négatif. Ce négatif est donc variable pour chacun. Disons, pour faire simple, que chacun de nous ne sait guère comment traiter un certain nombre d’émotions (colère, peur, tristesse, dégoût, etc.) et qu’habituellement nous adoptons une des deux voies suivantes :
- ou le court-circuiter, refuser de le connaître (et nous nous coupons alors des autres signaux issus de notre boussole interne)
- ou en être submergé, sans pouvoir le contrôler (fureur, terreur, déprime) et cela nous affole.
Tout dans le GEP va conduire à coexister avec ce négatif interne. Ainsi puis-je découvrir que coexistent en moi, par exemple, la tristesse et la sérénité. Une partie de moi est très triste ; et une autre partie, observatrice de cette tristesse, à distance, est au contraire dégagée et sifflote un petit air. De l’apprentissage de cette coexistence naissent plusieurs conséquences : je ne suis plus submergé par cette émotion-là mais je ne la court-circuite pas non plus je fais avec ; et ceci me donne, peu à peu, une grande sérénité/stabilité interne. Je sais que je peux avoir tel vécu difficile mais que, d’une part je ne suis pas que ce vécu-là, et d’autre part je finirai par en sortir.
Pour donner une comparaison, on pourrait dire ceci : quand on ne sait pas nager, si on boit la tasse, on s’affole tout de suite et on risque même de se noyer ; quand on sait nager, si on boit la tasse c’est désagréable mais ça n’est pas une catastrophe. ça n’est pas grave. Le GEP apprend à savoir nager avec les hauts et les bas de la vie, à pouvoir boire des tasses sans que cela soit grave.
Les groupes sont-ils constitués de façon homogène (par ex. des soignants, ou des gens ayant telle difficulté, ou des personnes connaissant la psychologie, etc) ?
Non
Les groupes sont hétérogènes : on y trouve de tous les âges (il y a eu un groupe où un médecin de 80 ans côtoyait une jeune étudiante de 23 ans), de tous les milieux socioculturels, et de toutes expériences (nul besoin d’avoir des connaissances en psychologie). Ceci est étonnant et rare. La plupart du temps nous faisons partie de milieux relativement homogènes.
Comment donc est-ce possible qu’il en soit autrement au GEP ? Cela tient à une règle du jeu très particulière qui est posée d’emblée : pendant les 5 premiers mois les participants ont comme règle de ne dire ni leur nom propre, ni leur profession, et de ne rien évoquer de leur vie courante. Ainsi est-ce Béatrice qui rencontre Roland, Bernadette qui rencontre Jacqueline, etc.
De quoi parlent-ils ? De ce qu’ils viennent de vivre, ici et maintenant, dans le ou les exercices proposés. De ce fait tout conduit à établir et savourer une relation d’être humain à être humain, de personne à personne, en laissant les personnages au vestiaire.
Il se dégage alors une telle qualité de relation et de vérité humaine que lorsque la règle est levée (« vous pouvez maintenant dire vos noms et vos professions ») ça n’intéresse plus personne. Les participants ont découvert entre eux une richesse d’échange qui rend bien fade tous les jeux sociaux liés aux personnages habituels.
Ainsi les groupes peuvent-ils être hétérogènes. Et de cette hétérogénéité naissent des découvertes que l’on n’aurait pas faites autrement. On rencontre et on écoute profondément des gens qu’on n’aurait peut-être jamais croisé lorsqu’on était dans sa bulle habituelle.
Et si quelqu´un dans le groupe a des émotions trop fortes ?
Il n’y a pas de pathologies trop lourdes dans le GEP (voir question : « Est-ce que les GEP sont ouverts à tout le monde ? »). Les exercices sont conçus de façon à ne pas trop susciter les émotions. On apprend peu à peu à coexister avec ses émotions. Si quelqu’un a une émotion forte (mettons, se met à fondre en larmes) :
1- on accepte cela paisiblement ;
2- éventuellement quelqu’un du groupe se met auprès de la personne ;
3- on passe à autre chose, c’est à dire à l’exercice suivant, sans en faire des tartines. La personne s’aperçoit qu’elle sort peu à peu de son émotion, et raccroche au groupe et aux exercices proposés. Elle a découvert qu’on peut « craquer » et en ressortir, qu’elle a plus de capacités à se récupérer qu’elle ne le croyait, que tout ça n’est pas si grave.
Et si, lorsque j´écoute quelqu´un me parler de ses difficultés, je suis moi-même trop ému ?
Il faut se rappeler que les EEP (Entretiens d’Entraide Psychologique) ne commencent pas avant le 7ème mois de la Formation Préparatoire. Ce qui suppose que pendant 7 mois les participants se sont d’abord accoutumés les uns aux autres et habitués à trouver la bonne distance avec leurs propres émotions (cf. la question sur « les grands principes qui sous-tendent la formation »).
Ainsi quand commencent les EEP, il est rarissime que la contagion émotionnelle lors de l’EEP soit un problème. Si cela arrivait, ça ne serait pas très grave. L’écoutant pourrait soit arrêter là l’EEP, soit passer à travers ce moment émotionnel et continuer ensuite son écoute.
Mais en pratique, cela n’arrive quasiment jamais.
Y a-t-il des gens rémunérés dans l´Association ? Comment est utilisé l´argent versé ?
La structure GEP est associative donc régie par la Loi 1901. Toutes les personnes de l’association sont bénévoles. Il y a plusieurs niveaux d’implication dans le GEP : les Formateurs, les Responsables (animateurs de groupe), les conférenciers, non rémunérés mais ayant reçus, en contre-partie de leur bénévolat, une formation gratuite, et les participants.
L’argent versé par les participants sert à faire fonctionner l’ensemble de la structure (formation/régulation des responsables et des formateurs, publicité, imprimerie, informations, locations de salles, assurances, déplacements, expert-comptable, etc., etc.).
Est-ce que le coût peut être pris en charge par la Formation Continue ?
Non
Et ceci pour plusieurs raisons :
1- vu le faible court-circuit de ce qui est demandé par le GEP, nous risquerions de voir plein de gens s’y engouffrer pour des raisons professionnelles (avoir une formation à l’écoute et à l’aide psychologique, à bas prix, payée par l’employeur). Or ceci n’est pas du tout l’esprit du GEP (voir question « cette formation est-elle professionnalisante ? ») ;
2- nous désirons que les gens en fassent une aventure personnelle qui les motive et les stimule, et pour laquelle ils prennent la décision de payer ceci de leurs propres deniers.
Y a-t-il des limites d´âge pour être membre du GEP ?
Oui
Une limite inférieure : le GEP n’est pas ouvert à des adolescents ou à de jeunes adultes ne gagnant pas encore leur vie, et n’ayant pas tenté de voler de leurs propres ailes. Ainsi les plus jeunes participants du GEP ont-ils aux alentours de 25 ans. Par contre il n’y a pas de limite d’âge supérieure.
Quel genre de personnes trouve-t-on en général dans le GEP ? Qui sont les membres participants ?
Bien que les groupes soient hétérogènes et qu’on y trouve aussi bien un jeune salarié agricole qu’un vieux médecin à la retraite, il y a quelques moyennes significatives. Ainsi les membres du GEP sont-ils souvent des gens d’âge mûr (45-55 ans), beaucoup de femmes (80 %), souvent des personnes bien insérées socialement et pratiquant des professions de relation (relation d’aide, enseignement).
Une caractéristique (86 %) : presque tous les membres du GEP ont déjà fait des démarches de développement personnel ou de psychothérapie. Et ils continuent d’être en recherche, intéressés par la communication, la psychologie, la relation.
Si je déménage en cours d´année, puis-je rejoindre le groupe GEP de la nouvelle ville où j´emménage ?
Oui, sans problème,
Quel que soit le moment de l’année, si vous avez déjà fait la Formation préparatoire (première année). En effet cette formation préparatoire est standardisée, et tous les membres du GEP l’ont vécue, ce qui permet à chacun de connaître et pratiquer les règles du jeu. Ainsi lorsque vous arrivez dans votre nouvelle ville vous êtes accueilli à bras ouverts et vous vous intégrez sans difficulté au groupe existant. Par contre ceci n’est pas possible au cours même de la formation préparatoire. En effet le groupe de première année, étant dans une dynamique de groupe spécifique, n’accueille pas de nouveaux entrants.